Volley : passif, mais participatif

J’ai été invité par Laurent Sarrazin, comme une vingtaine d’autres personnes, à participer à la troisième édition de Rupture Douce (retrouvez saison 1 et saison 2 sur lulu.com).

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Pour permettre à chacun d’avoir sa place, nous sommes limités dans Rupture Douce 3 à 20 000 caractères par chapitre. Ayant dépassé la jauge, j’ai décidé de publier sur ce site les chapitres que je n’ai pas retenus pour le livre. Au menu, six épisodes concernant judo, volley et tennis !


« Kai-Surf ou ce que le sport m’a appris d’Agile »

(vous pouvez retrouver les slides d’une conférence correspondante sur slideshare)

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Épisode 2 : Volley : passif, mais participatif

(épisode 1 : Judo, à la recherche du ballon perdu)

Les années ayant passé, je me suis tourné vers un autre sport collectif pour continuer à jouer au ballon avec des copains. J’ai très modestement intégré d’abord la section loisirs du club local de volley, puis l’équipe B en dernière division de district. Rien de très glorieux, mais beaucoup de plaisir. Et une belle constatation : tout apprentissage d’un nouveau sport s’accompagne de découvertes et de leçons.

Le Volley est par lui-même une jolie métaphore de la vie : toute cette concentration collective et dérisoire pour empêcher un ballon de toucher le sol, tout en sachant dès le début qu’il finira inéluctablement par retomber…de préférence quand même dans le terrain de l’équipe d’en face !

Du point de vue de l’agilité, j’y retrouve prioritairement la valeur centrale déjà évoquée de responsabilité. Au volley, bien plus encore qu’au football, la responsabilité est en permanence collective, l’implication doit être constante et tout joueur peut être sollicité ou doit se rendre disponible à tout moment.

Mais de manière paradoxale, cette implication ne se traduit pas forcément par une participation active au jeu. Une phase de jeu peut se dérouler pendant un certain temps, voire même les points s’enchaîner, sans qu’un joueur donné ne touche le ballon.

Lors de mes premières tentatives, plein de bonne volonté, je courais partout sur le terrain dans des tentatives de sauvetages désespérées. Je croyais apporter mon énergie au groupe, alors qu’en fait mes petits camarades m’ont rapidement fait comprendre que j’embêtais tout le monde en ne restant pas à ma place.

Cet épisode m’a rappelé une phrase de Kent Beck, père d’eXtreme Programming, une des méthodes à l’origine de l’Agile :

« Quelquefois un individu va devoir en faire moins que ce qu’il croit être sa meilleure performance afin que l’équipe puisse aller plus loin. »

Au joueur qui pourrait être tenté de se dire « l’équipe a perdu, mais personnellement, j’ai fait un bon match… », Kent Beck précise :

« Chaque personne de l’équipe doit penser, non pas seulement à bien faire son boulot individuellement, mais plutôt à la qualité globale de l’œuvre réalisée collectivement. »


Leçon : Accepter de ne pas pouvoir influer directement sur le cours du jeu à un moment donné, tout en s’efforçant de rester disponible, prêt à agir, à soutenir en maintenant sa concentration. Description d’un équipier au volley ou de l’humilité de la posture requise pour un membre d’une équipe agile ?


Prochain épisode : « Tennis, un état d’esprit agile / amélioration humble et continue  »

Quel lien entre Samuel Beckett, prix Nobel de littérature, et Stanislas Wawrinka, vainqueur de l’édition 2014 de l’Open d’Australie et de la coupe Davis ?

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